Eh oui, Marigold souffle déjà ses cinq bougies! Et parce que cinq ans, ça se fête en grand, Marilyne et moi avons sondé cinq femmes complètement différentes, mais qui partagent toutes un point en commun: elles sont incroyablement inspirantes.

Passionnées, talentueuses, allumées, dévouées et généreuses: voici le moment de les (re)découvrir. Prenez des notes, les prochaines lignes sont remplies de sagesse, de bons conseils et de «goosebump material».

BONNE FÊTE MARIGOLD !!!

 

Debbie Zakaib

Directrice générale de la Grappe métropolitaine de la mode

Debbie Zakaib 

Tu es constamment en contact avec des grandes pointures de la mode d’ici et d’ailleurs. Comment gères-tu toute cette pression ?

Je me sens très privilégiée de faire partie de la grande famille de la Grappe mmode et de pouvoir participer à ce beau mouvement de mobilisation et de collaboration entrepris par les acteurs de l'industrie de la mode québécoise. C'est une chance pour moi d'apprendre des gens avec qui je travaille et de toujours grandir. C'est si motivant ! 

Lors d'une rencontre, lorsque j'ai l'opportunité de partager ma passion pour l'industrie, d'exprimer mes convictions, de discuter de projets porteurs, je deviens vraiment enthousiaste, expressive et souriante. Parce que je crois vraiment en ce que je fais. Ça me donne donc plein d'énergie et de confiance.

Bien entendu, avant une présentation, je me prépare vraiment beaucoup. J'essaie d'anticiper toutes les questions et objections et je me mets dans la peau de chacun pour comprendre leur position. Je me permets aussi d'être dans un état de vulnérabilité, en acceptant de me tromper, de ne pas être parfaite et de demander conseil.  On est tous différents et je me dis qu'au fond, je suis la meilleure personne pour être moi-même : « Be yourself. Nobody does it better. »

 

Quelle leçon la plus importante as-tu apprise depuis le début de ton mandat pour la Grappe métropolitaine de la mode ? 

J’aime beaucoup cette citation de Robert Louis Stevenson qui guide ma vie personnelle et professionnelle : “L’important, ce n’est pas la destination, mais le voyage en lui-même.”

 

Toi, quelle femme admires-tu ?

 J'ai vraiment de la difficulté à choisir une seule personne; il y a tant de gens dans le monde qui font preuve de grand courage dans leur quotidien, mais qui ne sont pas nécessairement connus et qui ne le seront sûrement jamais.

Près de moi, plusieurs personnes m’inspirent pour différentes raisons, mais il y en a une que j'admire profondément, c'est Daphnée, ma grande fille d'amour de 15 ans. C'est mon rayon de soleil. Son énergie est contagieuse. Daphnée est pour moi une source d’inspiration, un modèle exceptionnel de force, de courage, de compassion et de grande grande résilience.

 

Abeille Gélinas

DJ et animatrice

Abeille

Avec tous tes projets et un horaire atypique, comment réussis-tu à gérer l’équilibre famille/travail ?

Je n’ai pas de recette magique, mais je ne pourrais pas y arriver sans l’aide de ma famille! C’est vrai que j’ai un horaire atypique et ça donne donc souvent des moments où mon mari arrive à la maison et moi, je dois partir travailler. 

Disons que nos petits moments en famille sont précieux, aussi simples soient-ils! Par exemple, les familles se retrouvent souvent le soir pour souper, mais nous, c’est souvent les déjeuners qui sont rassembleurs à la maison. Tout le monde doit trouver sa manière de fonctionner avec sa propre réalité ;) Avoir un enfant a aussi influencé mes choix de carrière puisque ce n’est plus mon travail qui passe en premier, c’est lui.

 

Tu es quand même très active sur les réseaux sociaux: comment décrirais-tu ta relation avec ces plateformes ?

Il y a deux ans, alors que j’étais encore nouvelle dans le monde des parents, j’ai rencontré un groupe de mamans via Instagram qui voulaient partager leurs bons (et moins bon) coups, alors nous avons créé une page qui s’appelle @the.daily.mommy. Cette plateforme m’a permis de me sentir moins seule et de faire de vraiment belles rencontres (dans la vraie vie!).

Ensuite, c’est clair que ça prend une grande place dans mon quotidien parce que ça fait maintenant partie de mon travail (collaborations et promotions) en plus de la vraie vie. Je pense que c’est quand même bon de décrocher à certains moments de la journée comme quelques heures avant de se coucher ou le week-end.

 

Toi, quelle femme admires-tu ?

J’admire mes amies mères monoparentales qui make it all happen. J’admire les filles entrepreneurs qui ont de belles valeurs et qui stick to it. J’admire les femmes qui disent tout haut ce qu’elles pensent. J’admire et respecte les femmes qui se respectent entre elles.

 

Mariana Mazza

Humoriste

Mariana Mazza

Tu donnes l’impression d’avoir une confiance en toi très solide: as-tu toujours été comme ça ?

J'ai toujours eu confiance en moi. Très jeune, ma mère m'a appris à ne pas me morfondre ou me victimiser. Quand je me plaignais que j'étais grosse ou que je n’aimais pas x ou y, elle me disait: «Tu sais ce que tu dois faire pour y remédier. Soit que t'arrêtes de manger des céréales trop sucrées, soit que tu les manges et que t'assumes que tu vas être plus grasse.» Elle ne me disait jamais quoi faire, mais elle voulait que je comprenne que chaque action avait une conséquence.

Elle misait aussi beaucoup sur le fait de s’assumer et de se foutre de ce que les autres pensent de toi. Tout est dans l’attitude. C’est de se dire: c'est ça ma peau, c'est ça ma face, deal avec. Et aujourd’hui, je deal avec. Les journées de faiblesses, je me rappelle que j'aime ça porter du beau linge et me mettre en valeur, alors je le fais et j’en suis fière. Y'a pas de remède miracle. Y'a pas de vraies solutions. Y'a juste toi, ton corps pis ce que tu portes pour le rendre encore plus beau et pour te sentir plus confortable. Mais y'en aura pas de faciles. C'est un combat de tous les jours. 

 

Quel conseil donnerais-tu aux femmes qui ont parfois peur de dire tout haut ce qu’elles pensent tout bas ?

Tu n’es pas obligée de dire quoi que ce soit si tu n’es pas prête à défendre tes propos tout haut. Moi, je dis tout haut ce que je suis capable de défendre. Je garde mes idées ou mes opinions tout bas jusqu’à ce que je sois sûre de mon argumentaire.

 

Toi, quelle femme admires-tu ?

J'admire ma mère. Parce que ma mère elle se crisse de toute, pour vrai. Pis se crisser de toute, c'est la clé pour avoir une belle vie épanouie. Elle a ses faiblesses, mais elle montre surtout ses forces. Elle ne se lamente pas et elle fonce. Elle ne demande pas la permission et, des fois, c'est gênant, mais elle défonce des portes comme personne d’autre. C'est mon modèle imparfait de la vie. Et je l'aime de même. 

 

Rachel Lapierre

Présidente du Book Humanitaire

La société n’a jamais été autant en quête du «bonheur» que maintenant: on dévore des livres sur le sujet, on médite, on voyage, on prend du temps pour soi. Selon vous, quelle est la clé du bonheur ?

Le bonheur vient de l'intérieur. Acheter une voiture neuve ou un chandail ne vous rendra heureux que temporairement, mais faire une bonne action nourrit l'âme. Vous pourrez la conserver dans votre coffre aux trésors et elle vous rendra heureuse très longtemps. 

Apportez des biscuits faits maison à une famille démunie, saluez une personne que vous ne connaissez pas, partagez un repas avec un sans-abris ou textez une personne seule qui, heureuse, en saluera une autre à son tour, créant ainsi une vague de bonté. Vous verrez, le bonheur vous réchauffera le coeur. 

 

Parmi toutes vos expériences philanthropiques, quel est votre plus beau moment ?

Ils sont nombreux. Entendre 27 jeunes en mission humanitaire avec moi chanter une berceuse comme ça, tout naturellement, à une dame qui mourait en pleine rue à Calcutta. Voir un homme que je croyais mort, souillé avec des mouches qui entraient dans son nez, revenir à la vie après être lavé, réchauffé et réhydraté. Voir un bébé, trouvé dans des décombres en Haiti, être sauvé dans un hôpital de fortune après avoir tout fait pour lui trouver une place. Faire des tresses à une centaine d'orphelines qui n'avaient jamais vécu ce petit plaisir. Savoir qu’une itinérante, qui a accouché sous un pont ici, au Québec, vit maintenant en appartement et va à l’école. Voir des familles trouver du travail ici après avoir tout perdu dans la guerre. Servir 450 repas le jour de Noël et donner des cadeaux à tous ces gens. C’est de voir une larme couler sur la joue d’une personne que tu as aidée. 

J'ai des milliers de moments mémorables et j'espère qu’ils font de moi une meilleure personne. 

 

Vous, quelle femme admirez-vous ?

Mère Teresa, sans aucun doute, pour son travail à Calcutta. Elle pouvait voir toute la misère du monde dans les yeux des malheureux. C'est la plus petite action faite avec beaucoup d'amour qui change le monde. 

J'admire aussi toutes celles qui luttent pour leur santé, pour se dépasser, pour leurs enfants, pour la survie de la terre et surtout pour la paix dans le monde. 

 

Gaëlle Leroyer

Photographe

 Gaelle Leroy

Tu as d’abord commencé ta carrière comme blogueuse. Pourquoi avoir décidé de faire le saut comme photographe ?

Il y a quatre ans, j'étais à l'aéroport et j'ai eu un méga déclic en voyant un magazine sur Peter Lindberg. Je trouvais ses portraits de femmes en noir et blanc tellement magnifiques. J'étais fascinée par ses images....et tout d'un coup je me suis dit « pourquoi pas moi » !

Mon blogue m’a permis de vraiment peaufiner mes techniques de photographe. Plus j’en apprenais, plus je me découvrais une passion, donc pourquoi ne pas en faire un métier? J’ai toujours aussi beaucoup aimé parler des autres dans la vie; l’idée de constamment me mettre de l’avant avec des looks m’intéressait moins. J'adore ce rapport avec mes sujets lorsque je fais une rencontre photo. La proximité physique de travailler avec une lentille fixe, devenir complice avec une personne presque inconnue le temps d'une heure ou deux.  

J'aime aussi le fait de travailler avec le film et de ne pas pouvoir visionner mes photos sur le champ, d’avoir la surprise quelques jours plus tard. Et la plupart du temps, je capote quand je les reçois !

 

Est-ce que la photographie est un univers encore très masculin à Montréal ? À quoi ressemble la réalité d’une photographe femme ?

Oui, il l'est encore un peu.C'est un milieu principalement dominé par les hommes, mais on a d'excellentes photographes comme Bianca Desjardins, Maude Arsenault et Oumayma B. Tanfous que j'aime et j’admire beaucoup. Je crois que, lorsqu'on débute dans ce milieu, ça peut parfois être difficile de faire respecter ses droits et ses tarifs. Les gens tentent parfois de nous en "passer une", c'est pour cette raison que je me suis fait faire un tatouage sur le bras lors de mon dernier passage à Berlin qui signifie "reste forte"! Pour ne pas avoir peur de m’affirmer, mais aussi pour reconnaître et communiquer mes limites. 

 

Toi, quelle femme admires-tu ?

J'admire beaucoup de femmes qui sont proches de moi. J'ai beaucoup d'amies qui ont des jobs hors norme, qui sont travailleuses autonomes comme moi: des stylistes, actrices, maquilleuses, directrices artistiques, assistantes réalisatrices et designers et qui excellent dans ce qu'elles font. Je pense entre autres à Maïna Militza, Olivia Leblanc, Elisa C-Rossow, Ariane Castellanos, Yola Van Leeuwenkamp et Karine Vanasse. Ça me donne la drive nécessaire pour persévérer dans mon milieu et ne pas lâcher! Car si elles le peuvent, moi aussi !

 

Par Joëlle Paquette pour MARIGOLD

 

06 septembre, 2018 — Marilyne Baril

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